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MEDUSA

MEDUSA

Aujourd’hui je viens vous parler de la Méduse la plus célèbre des Gorgones

Petites-filles de Gaïa et d’Ouranos, Méduse et ses deux sœurs sont des divinités primordiales dans la mythologie grecque.

Méduse, la seule mortelle des trois, était une très belle jeune femme indépendante admirée de tous et, par association d’idées, symbole de vanité.

Un jour Poséidon, dieu des mers, l’aperçut, la kidnappa et la viola dans un temple dédié à Athéna. L’outrage étant terrible, Athéna ne pouvait laisser cet acte impuni. Cependant au lieu de punir Poséidon, Athéna maudit la Méduse. Elle transforma la jeune femme en monstre terrifiant au visage de sanglier, les yeux exorbités, la langue pendante entre ses crocs, et dans la chevelure, des serpents venimeux. Le regard de Méduse était tellement rempli de colère  qu’il pétrifiait quiconque osait la regarder dans les yeux.

Est-ce la beauté et l’indépendance de Méduse qui provoquèrent son destin ? Est-elle responsable de son sort ? Mérite-t-elle d’avoir été transformée en monstre ? Car c’est bien à cause de sa beauté que Poséidon, l’entraîna dans le temple de la déesse Athéna et la viola. 

Réduite désormais à sa monstruosité, punie d’avoir été trop belle, Méduse n’est plus une femme. Elle finira décapitée par le héros Persée, fils de Zeus, comme tant d’autres monstres.

La punition d’Athena est si injuste qu’elle fait de méduse une figure tragique. Car la déesse en choisissant de châtier la victime plutôt que le coupable se fait rivale et femme complice d’une société patriarcal. Mais peut-on réellement parler de rivalité féminine ou de jalousie pour caractériser la décision d’Athéna ?

Dans une société où tout passe par le regard de l’homme, on parle le plus souvent de rivalité féminine. Athéna n’aurait pas supporté de voir une femme plus belle qu’elle, profanant de surcroit son propre temple.

Mais Athéna, déesse de la sagesse, de la mesure et de l’intelligence, n’aurait elle pas seulement voulu protéger Méduse car finalement qu’a-t-elle fait exactement ?

Elle a transformé ses cheveux, alors symbole d’objet sexuel, en serpents. « Parmi tous ses attraits, ce qui charmait surtout les regards, c’était sa chevelure ». Méduse perd ainsi son pouvoir de séduction, mais aux yeux de qui ? Surtout aux yeux des hommes, ceux-là mêmes qui l’ont violée.

Elle a donné le pouvoir de changer en pierre quiconque croiserait son regard. C’est en réalité une arme terrible face au regard des hommes ! Elle devient intouchable et inaccessible. Ici, le regard de Méduse objective l’homme. Un pouvoir rêvé par bien des femmes, Athéna la première. Ce regard qui fige et immobilise peut aussi rappeler la pétrification, phénomène récurrent lors d’un viol : la victime est incapable de bouger, complètement à la merci de son agresseur. Athéna a peut-être voulu lui transmettre un pouvoir de vengeance.

En tout cas, Athéna n’a-t-elle pas simplement rendu la méduse puissante ?

Le pouvoir de Méduse est un véritable échange des rôles.

Athéna ne peut pas punir Poséidon directement, car ils sont tous les deux sur le même plan hiérarchique mais l’outrage ne pouvant rester impuni, elle aurait donc choisi de “punir” la victime, lui octroyant une protection face à la violence des hommes.

Après l’avoir décapitée, Persée apporte la tête de la Gorgone à Athéna. Celle-ci en fera son bouclier, protection parfaite puisque sa simple vue terrifie et repousse l’ennemi. Est-ce un juste retour des choses ? Méduse rejoint-elle celle qui l’a rendue puissante afin de la protéger ?

Tout au long de l’Histoire, Méduse a été représentée comme un monstre, le symbole du destin de la vaniteuse. C’est d’ailleurs grâce à un miroir que Persée parvient à la tuer. Au fond Méduse est-elle si différente de toutes les autres femmes de la mythologie ? Violées ou bafouées par les hommes, elles deviennent laides, monstrueuses, sanguinaires.

Peut-être faut-il simplement voir dans le regard terrifiant de la Méduse la colère d’une femme, victime d’un monde qui ne veut pas qu’elle soit LIBRE.
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